Lac-des-Écorces
Routhier Station
46.5073544701329, -75.3571376949549
La gare de la Routhier Station a été longtemps un lieu privilégié de rencontres, d’échanges, de commerces et de curiosités. Chacune des arrivées du train était fébrilement attendue par les habitants du village.
Une nouvelle station, un nouveau village
Au printemps 1907 débute la construction du chemin de fer qui reliera Nominingue au Rapide-de-l’Orignal (Mont-Laurier). Sur ce nouveau parcours, naît Routhier Station, qui peu à peu sera remplacé par « Barrette ». Picardie (Val-Barrette) profite de cet événement et de l’implantation d’une scierie, pour prendre son envol. Le début de la vie économique est étroitement lié au transport du bois de corde, des billots et de la croûte par voie ferrée. De Lac-du-Cerf et de Kiamika, on transportait le bois jusqu’à la gare et on en profitait pour faire quelques emplettes au village. La construction de ce nouveau tronçon crée plusieurs emplois. En plus de cultiver leur terre, quelques habitants gagnent leur vie en installant des « ties » (traverses) sur la voie ferrée, plusieurs travaillent également à sa construction. Messieurs Morel et Rinfret se sont succédé comme chef de gare. Charles Paquin a occupé l’emploi de télégraphiste dès son arrivée à Val-Barrette en 1926 et ce, pendant une trentaine d’années.
Autres époques, autres moeurs…
On raconte que vers 1915, soit avant l’ouverture de la route entre Mont-Laurier et
Val-Barrette et la construction de l’église, l’abbé Pierre Neveu se rendait dans sa nouvelle mission en draisine, sorte de wagonnet utilisé par le personnel des chemins de fer. Lors de son court séjour au village, il logeait dans la maison du chef de gare. Le 8 décembre 1922 à 23 h 20, après 5 heures de « gros chars », arrive un des pionniers de Val-Barrette, M. Adrien Meilleur, avec sa femme et leurs onze enfants âgés entre 6 mois et 13 ans. À cette époque, un billet pour Mont-Laurier coûtait 0,25 $; un aller Val-Barrette Montréal coûtait 2,50 $. Vers les années 1950, les habitants du village se faisaient un devoir d’aller accueillir à la
gare un convoi bien spécial : des chevaux ! Un homme d’affaires de Val-Barrette les faisait venir de l’Ouest canadien dans le but d’en faire le commerce. Parfois, ces chevaux occupaient deux wagons. La gare de la Routhier Station a été longtemps un lieu privilégié de rencontres, d’échanges, de commerces et de curiosités. Chacune des arrivées du train était fébrilement attendue par les habitants du village. Sa démolition, au printemps 1987, marque la fin de son histoire.
