Lac-Saguay
Bédard Station
46.507820598561, -75.241492241621
Vers les années 1950, l’incendie du moulin à scie de M. Bédard et la mort de celui-ci marquent la fin du village de Bédard. Il est à noter que Bédard ne fut jamais constitué en municipalité.
J.A.R. Bédard
À son arrivée au village d’Hébert vers 1908, Joseph Alphonse Raoul Bédard construit un hôtel. Il engage deux commis pour s’en occuper et il va s’établir à quelques kilomètres du village, sur le parcours de la voie ferrée en direction de la région des carrières (Guénette). Il construit un moulin à scie qui attire plusieurs familles. Aujourd’hui il n’en reste plus que des ruines.
En 1914, la population globale du village de Bédard est de 165 personnes résidantes (35 familles) et 135 hommes qui travaillent dans les chantiers et les carrières. M. Bédard possède plusieurs maisons dans le village qu’il loue à quelques familles. Les hommes qui travaillent aux chantiers et dans les carrières sont logés dans des pensions ou directement chez les habitants. La plupart sont des célibataires de nationalités diverses. À partir de 1925, le village de Bédard est desservi par la route nationale 11. À cette époque, les habitants de Bédard profitent d’une grande activité dans le secteur forestier et minier (carrières de granite). Le village semble vouloir s’organiser. Une petite école accueille une quarantaine d’enfants entre 5 ans et 16 ans. Le courrier est distribué au bureau de poste « Marion ». La station de chemin de fer est un arrêt sur signal (flag station).
Aucun agent n’y réside, la gare n’est en fait qu’un petit bâtiment. Le petit village possède également son magasin général et un hôtel.
Les industries de Bédard
J.A.R. Bédard possédait une grande quantité de lots qui servaient à la coupe de bois. Il avait installé deux camps et employait au total une trentaine d’hommes. En 1914, son moulin à scie fonctionnait jour et nuit. Quelques carrières de granite étaient également en opération. La carrière Lafond, la carrière Ledoux et la carrière Provencher employaient plusieurs dizaines d’hommes. Le propriétaire de cette dernière, Henri Provencher, possédait également une petite compagnie d’extraction d’alcool méthylique la « Laurentian Chemical Company ». La compagnie de granite de Lafond employait, pour sa part, une soixantaine d’hommes, été comme hiver. Il avait des contrats avec un marbrier de Montréal. Il expédiait en moyenne deux wagons remplis de centaines de blocs de granite par jour.
La fin du village de Bédard
En 1914, le missionnaire Dom Mallet, père des Chanoines Réguliers de l’Immaculée Conception de Nominingue, dessert le petit village de Bédard une fois par mois. Il souligne qu’il est plus facile de rencontrer ses ouailles à l’hôtel qu’à la chapelle. Visionnaire, il écrit dans son calepin qu’il prévoit que sa mission périclitera lorsque que les marchands de bois n’auront plus d’argent à faire. En effet, vers les années 1950, l’incendie du moulin à scie de M. Bédard et la mort de celui-ci marquent la fin du village de Bédard. Il est à noter que Bédard ne fut jamais constitué en municipalité.
