Mont-Laurier
Gare de Mont-Laurier
46.55593, -75.48993
Malheureusement, sans l’énergie et la ténacité du « Roi du Nord », le prolongement de la ligne tarde à se poursuivre. Ce n’est qu’en 1904, que Nominingue voit entrer en gare son premier train.
L’obstination de deux curés
L’instigateur du chemin de fer du nord, le curé Antoine Labelle, avait rêvé d’une ligne de chemin de fer qui se prolongerait jusqu’au Manitoba en passant par le nord-ouest québécois. Deux ans après sa mort en 1891, la voie ferrée atteint la Chute-aux-Iroquois (Labelle). Malheureusement, sans l’énergie et la ténacité du « Roi du Nord », le prolongement de la ligne tarde à se poursuivre. Ce n’est qu’en 1904, que Nominingue voit entrer en gare son premier train. Le curé Alphonse Génier du Rapide-de-l’Orignal s’inquiète de la lenteur du gouvernement à autoriser le prolongement jusqu’à sa paroisse. Aussi tenace et ambitieux que le curé Labelle, il part en croisade. À force de pétitions et de requêtes et surtout grâce à l’appui d’Henri Bourassa, député libéral de Labelle, du premier ministre Lomer Gouin et de quelques autres, il obtient le prolongement tant souhaité. Le 15 septembre 1909, la foule se presse sur le quai pour assister à l’arrivée du train.
Terminus de la ligne
La construction de la gare, baptisée « Duhamel » en l’honneur de Mgr Joseph-Thomas Duhamel, premier archevêque d’Ottawa (de 1886 à 1909), est terminée deux mois après l’arrivée du premier train. La station est située sur la terre d’un cultivateur qui demande 0,25 $ de droit de passage par personne. Afin de faciliter l’accès de sa gare, le Canadien Pacifique se voit dans l’obligation d’acheter le terrain nécessaire à la construction d’une rue. La gare de Mont-Laurier était non seulement un lieu de transit des passagers mais aussi un centre de réception et d’expédition de marchandises. Les wagons de fret en provenance de Montréal apportaient charbon, huile ou toute autre marchandise qu’on ne trouvait pas sur place et ils repartaient remplis de bois et d’animaux. Entre 100 à 125 wagons de marchandises partaient en direction de Montréal, chaque semaine. Hermas Lamarche, chef de gare de 1909 à 1953, habitait le premier étage de la gare avec sa famille. En 1927, on doubla la superficie de la gare afin d’agrandir le logement de l’étage et d’ajouter, au rez-de-chaussée, une salle d’attente pour les dames. Les travaux ont été effectués par des ouvriers du Canadien Pacifique. En 1930, en plus de la gare, le site comprenait un abri à locomotive, un hangar à marchandises et un château d’eau. D’autres bâtiments, aujourd’hui disparus ou déménagés se sont ajoutés, tels une glacière, la maison du chef de section et la maison des ingénieurs et chauffeurs. Dès 1961, l’utilisation croissante de l’automobile et du camion entraîne une diminution de la fréquence du service ferroviaire. Le 13 novembre 1981, le P’tit train du Nord effectue son dernier trajet en direction de Mont-Laurier. Le transport de marchandises, quant à lui disparaît définitivement vers la fin de la décennie 1980. L’avènement du chemin de fer a eu un effet positif sur le développement de Mont-Laurier. En plus de permettre à la ville un débouché commercial intéressant pour son bois, il ouvre la région au tourisme. Suite à la conclusion d’une entente entre le gouvernement du Québec et la MRC jusqu’en 2054 pour l’utilisation et la gestion de l’emprise de l’ancien chemin de fer acquis du Canadien Pacifique en 1994, la gare est devenue sous l’autorité de la MRC qui la loue à un organisme communautaire. La gare de Mont-Laurier, située au km 200, marque la fin du Parc linéaire le P’tit train du Nord.
