Nominingue
Pointe des Jésuites
46.3924433328777, -74.9946210533381
Les Jésuites avaient l’embarras du choix pour y établir leur maison car la pointe était pourvue d’endroits tous plus beaux les uns que les autres.
Des précurseurs
Le désir du curé Labelle d’amener une communauté religieuse à fonder un établissement sur les rives de la Rouge, le conduit à présenter son projet à la Compagnie de Jésus en espérant les convaincre. Lors d’un voyage de reconnaissance dans le Canton Loranger, grâce à la beauté des paysages, il réussit à séduire les Pères Jésuites qui l’accompagnent. Le projet est aussitôt approuvé par le supérieur général des Jésuites à Rome. En 1881, le curé Labelle et quelques Jésuites fondent la Corporation du Collège de Nominingue dont le but est d’aider les habitants du Canton Loranger par les bienfaits de la religion et de l’instruction. Ce n’est qu’en mars 1883 que les premiers colons, Vital et Charles Martineau, arrivent à Nominingue accompagnés de leur frère Marcel, père de la Compagnie de Jésus. Les Jésuites participent activement au développement de la petite communauté, en se mêlant aux activités des habitants. Ils voient à l’installation d’un moulin à scie et d’un moulin à farine. Une croix de granite a d’ailleurs été érigée dans le village à l’emplacement de la première habitation des Jésuites. Malheureusement, la nouvelle mission ne semble pas prendre l’envol espéré. Les causes sont nombreuses : la mort du curé Labelle, l’arrêt des travaux du chemin de fer à Labelle, la Société de Colonisation de Montréal qui n’envoie plus de secours, la construction du Collège de Nominingue qui est sans cesse retardée. En 1891, les Jésuites décident à regret de quitter Nominingue. Ils sont remplacés par les Chanoines Réguliers de l’Immaculée Conception.
La pointe des Jésuites
Déjà en 1882, le Père Martineau avait visité cette parcelle de terre qu’il appelait « pointe Manitou » ou « pointe des Pères ». Dans une lettre qu’adressait le révérend Père Martineau à son supérieur en 1894, les Jésuites avaient l’embarras du choix pour y établir leur maison car la pointe était pourvue d’endroits tous plus beaux les uns que les autres. D’une longueur d’environ deux kilomètres, la pointe s’avance dans les eaux du lac Nominingue, séparant les baies Richard et Bellerive. En juin 1912, la Corporation du Collège de Nominingue vend aux Jésuites cette magnifique pointe de terre afin de payer les agrandissements faits au Collège de
Nominingue établi depuis 2 ans. Par la suite, les Jésuites n’ont conservé que l’extrémité de la pointe où ils y ont fait construire une magnifique résidence d’été. Construite entièrement en bois, elle était agrémentée d’une promenade (galerie) sur le toit avec vue sur le lac Nominingue. Un lieu de retraite par excellence. Cette grande demeure a été démolie en 1998 et le terrain, subdivisé en lots, accueille actuellement des résidences privées.
