Sainte-Thérèse
Sainte-Thérèse, un carrefour économique et culturel
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Le territoire de Sainte-Thérèse, qui fait partie de la seigneurie de Blainville, est concédé à Michel-Sidrac de Boisbriand en 1683. Or, ce n’est que vers 1769 que la colonisation y prend de l’ampleur, grâce à Marie-Thérèse et Marie-Hippolyte de Blainville.
Sainte-Thérèse, un carrefour économique et culturel
Le territoire de Sainte-Thérèse, qui fait partie de la seigneurie de Blainville, est concédé à Michel-Sidrac de Boisbriand en 1683. Or, ce n’est que vers 1769 que la colonisation y prend de l’ampleur, grâce à Marie-Thérèse et Marie-Hippolyte de Blainville. À la mort de leurs parents, Jean-Baptiste Céloron de Blainville et Suzanne de Langloiserie, les deux sœurs prennent le relais de la seigneurie. Marie-Thérèse s’occupe elle-même de la colonisation au lieu d’en laisser la gestion à son mari, comme le fait sa sœur.
Une histoire traversée par des chemins
En 1849, le village de Sainte-Thérèse se détache du territoire plus rural de la paroisse de Sainte-Thérèse-d’Avila, mais ce n’est qu’en 1916 que le village acquiert le statut de ville. Quatre lignes de chemin de fer, dont le P’tit Train du Nord, desservent Sainte-Thérèse, faisant de la municipalité l’un des plus importants carrefours ferroviaires au Québec et donnant un coup d’envoi à l’économie de la région. Le train en provenance de Montréal permet l’acheminement de marchandises ainsi que la venue de nombreux touristes. Bien que l’agriculture ait été au cœur de la colonisation, les activités industrielles se sont fortement développées durant le 20e siècle. Pendant quelques années, Sainte-Thérèse a été considérée comme la capitale canadienne de l’industrie du piano puisque trois manufactures, dont celle des Pianos Lesage située près de la gare, s’installent sur son territoire entre 1889 et 1902.
La manufacture des Pianos Lesage est fondée en 1891 par Damase Lesage. Sa renommée s’étend rapidement à l’international puisqu’elle exporte en Europe, au Japon et en Australie. Sa production totale, qui était de 2 100 instruments en 1910, s’élevait à 30 000 instruments en 40 ans seulement. Ceux-ci étaient expédiés par le chemin de fer du Canadien Pacifique (P’tit Train du Nord) ainsi que par camions. Spécialisée dans les pianos droits, la compagnie fabrique aussi des pianos à queue et des orgues. Bien que des méthodes industrielles soient utilisées pour la fabrication, les ouvriers ont aussi recours à des techniques plus artisanales. Par exemple, les cordes et les marteaux sont montés et ajustés à la main. La renommée des Pianos Lesage provient de la qualité des matériaux utilisés, notamment le bois et les cordes, ainsi que de l’expertise des employés. Plusieurs d’entre eux, comme les accordeurs et les ébénistes, ont plus de 40 ans d’expérience ! On peut imaginer toutes les fêtes de famille égayées grâce aux pianos Lesage ! Situé à environ 1 km du P’tit Train du Nord, près de la gare, le bâtiment est maintenant transformé en résidence pour aînés.
L’éducation au cœur de la ville
Les activités d’enseignement du Séminaire de Sainte-Thérèse débutent en 1825, dans une petite maison de ferme achetée par l’abbé Charles Ducharme. Durant la décennie 1840, l’établissement devient le premier Petit Séminaire du diocèse de Montréal et peut alors accueillir tous les enfants, et non seulement ceux destinés à la prêtrise. Le rôle et l’importance de cette institution sont tels qu’en 1862, elle est affiliée à l’Université Laval de Québec. Lors de la création des cégeps en 1967, la Corporation du Séminaire vend tous ses biens au Collège Lionel-Groulx dont le nom rend hommage au chanoine Lionel Groulx. Ce réputé historien, professeur et auteur québécois avait fréquenté l’établissement, tout comme d’autres personnages importants tels le curé Antoine Labelle, le cardinal Paul-Émile Léger et le sociologue Jacques Grand’Maison. La réputée option « théâtre » du Collège Lionel-Groulx a aussi formé bien des personnalités du milieu artistique québécois : Normand Brathwaite, Patrice Lécuyer, Danielle Proulx, Guy Jodoin, Hélène Bourgeois-Leclerc et Christian Bégin, pour ne nommer qu’eux.
Un incendie ravage le Séminaire en 1881 et l’édifice actuel, visible à partir du Parc linéaire Le P’tit Train du Nord, est reconstruit trois ans plus tard. Depuis 1979, il est reconnu comme monument historique par le gouvernement du Québec.