Nominingue
Village Lacaille
46.413706790818, -74.9677982926369
Vingt-cinq hommes travaillaient à l’usine. L’équipement était très moderne : scie ronde, scie à ruban, planeur, tour à bois, tour à fer, emballeuse à paille de bois, perforeuse.
Sem Lacaille, un self-made-man
Le village Lacaille, petit hameau situé près de Bellerive, doit son nom à celui qui implanta l’usine de placage Bellerive Veneer and Plywood Ltd, Sem Lacaille, un richissime de l’époque (voir panneau # 15). En plus de l’usine, le village comprenait quelques maisons en briques rouges à toit mansardé à deux versants où logeaient les ouvriers de son usine et leur famille, et une immense résidence, le château Lacaille. Tout ceci était la propriété de Lacaille. Sem Lacaille est né à Saint-Athanase, près d’Iberville en 1860. Autodidacte, homme énergique et bourreau de travail, il réussit à devenir expert en mécanique. Pendant plusieurs années, il travaille comme mécanicien des pouvoirs d’eau de Shawinigan, de la Chaudière et des Rapides de Lachine. En 1900, il arrive à Bellerive avec sa femme et leurs six enfants. Quatre ans plus tard, il investit 70 000 $ dans la construction de son usine de placage.
La Bellerive Veneer and Plywood Ltd
L’usine était située entre le lac Nominingue et la voie ferrée, outil indispensable à l’essor de l’entreprise. On y fabriquait du contre-plaqué (veneer) de grande qualité avec la technique de déroulage de billes de bois francs. On raconte qu’il produisait le « veneer » le plus épais du pays. Malgré l’imposition d’une taxe d’entrée de 33 %, il exportait son produit aux États-Unis. Le panneau de contre-plaqué a été le premier matériau de ce type à être utilisé pour la construction. Vingt-cinq hommes travaillaient à l’usine. L’équipement était très moderne : scie ronde, scie à ruban, planeur, tour à bois, tour à fer, emballeuse à paille de bois, perforeuse. En 1910, il modernise son entreprise par l’acquisition d’une dynamo qui fournit de l’électricité pour son usine et les maisons voisines. À l’époque, le salaire d’un travailleur était de 1,50 $ par jour. La Bellerive Veneer and Plywood Ltd connaît des années prospères jusqu’à la crise économique des années 1930. En 1937, Lacaille, alors âgé de soixante-dix-sept ans, vend son entreprise à Toussaint Lachapelle et Émile
Lauzon de Mont-Laurier. Ceux-ci continuent de faire fonctionner l’usine jusqu’à son incendie le 27 juillet 1943. Un an plus tard, l’usine est reconstruite, mais à Mont-Laurier, privant la région de Nominingue d’une source de revenus considérable. En 1955, le Conseil de la corporation municipale du village de Nominingue fait une demande par résolution pour établir une succursale de la Bellerive Veneer and Plywood Ltd à Nominingue. La réponse est négative : les nouveaux propriétaires ont l’intention de construire une nouvelle manufacture sur les rives du fleuve Saint-Laurent.
