Blainville
Blainville : d’une seigneurie à une ville
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Les terres de la seigneurie de Blainville, concédées en 1683, sont surtout colonisées à partir de 1769. En 1855, le pourtour de Sainte-Thérèse, incluant les actuelles villes de Blainville, Boisbriand, Rosemère et Bois-des-Filion, forme un seul territoire : la municipalité de la paroisse Sainte-Thérèse-de-Blainville.
BLAINVILLE : D’UNE SEIGNEURIE À UNE VILLE
Les terres de la seigneurie de Blainville, concédées en 1683, sont surtout colonisées à partir de 1769. En 1855, le pourtour de Sainte-Thérèse, incluant les actuelles villes de Blainville, Boisbriand, Rosemère et Bois-des-Filion, forme un seul territoire : la municipalité de la paroisse Sainte-Thérèse-de-Blainville.
Le Plan Bouchard : un effet de guerre
À Sainte-Thérèse-de-Blainville, le Plan Bouchard, comprenant plusieurs bâtiments, est construit en 1941. On y fabrique de la poudre et de la cordite, un explosif employé comme propulseur, et on y assemble des munitions. Ce projet d’envergure répond aux besoins du Canada de s’armer pour participer à la Deuxième Guerre mondiale. En période de production maximale, 6 000 personnes y travaillent, dont la moitié sont des femmes. La discipline est très stricte dans les usines afin d’assurer une productivité élevée et une sécurité sur le site : fouilles régulières, interdiction de fumer, aucun retard accepté. Les employés sont licenciés s’ils ont en leur possession du tabac ou des allumettes. De plus, ils devaient porter des souliers à clous faits en cuivre afin d’éviter de faire des étincelles et de provoquer une explosion. Après tout, il s’agit d’un milieu de travail dangereux. Pour détendre les ouvriers, de nombreuses activités sont planifiées : quilles, curling, danse, etc. Le P’tit Train du Nord, qui traverse le site, permet d’acheminer les munitions et de transporter les employés habitant à Montréal. En 1943, des milliers de personnes se rendent sur ce site grâce au train et aux autobus faisant la navette avec la métropole.
Les femmes étaient engagées au Plan Bouchard dès l’âge de 19 ans. À partir de 1943, les employés de l’usine bénéficiaient d’un plan d’assurance-maladie, leur permettant de recevoir des soins médicaux en payant seulement 1 $ par mois.
Le nom du camp fait référence au ministre des Travaux publics de l’époque, Télesphore-Damien Bouchard. De 1945 à 1969, le camp Bouchard est utilisé comme base militaire et est administré par le ministère de la Défense nationale. Plusieurs soldats et leur famille y vivent.
La présence de trottoirs de bois, que l’on aperçoit sur la photo, visait à réduire les risques de créer des étincelles !
Après la fermeture du camp militaire, la Ville de Blainville en achète les terrains qui correspondent à environ 40 % de son territoire actuel. Le site de 25 km2 se trouve entre la route 117 et la montée Gagnon. Bien qu’une grande partie soit boisée, on y retrouve aujourd’hui un centre d’essais routiers ainsi qu’un parc équestre.
Une croissance d’après-guerre
Le village de Blainville, fortement rural, se développe à un rythme effréné à partir des années 1950, à un point tel qu’il obtient son statut de ville en juin 1968. Le nombre d’habitants augmente rapidement, un réseau d’aqueduc est développé et de nombreux commerces s’y établissent. Le passage d’une localité essentiellement agricole à un centre économique et commercial vivant a surtout été stimulé par les activités du Plan Bouchard. Des centaines d’ouvriers établiront à Blainville après la guerre, contribuant à la croissance de la ville.
Personnage très coloré, John Tapp a été maire de la municipalité de la paroisse de 1951 à 1958, année de son décès. En 1942, il acquiert une propriété sur la route 11 (aujourd’hui la 117), soit à l’emplacement de l’actuel quartier Chante-Bois traversé par la 92e Avenue. Il y aménage un musée et un zoo, où est exposée une collection d’environ 200 animaux vivants et empaillés, notamment des lions et des panthères, ainsi que des antiquités.