Sainte-Adèle
La Rolland
45.934935, -74.122498
À partir de 1928, la production de l’usine de Mont-Rolland triple en importance par rapport à celle de Saint-Jérôme grâce à la popularité des papiers connus comme le Mount Royal Bond et le Rockland Bond.
Lorsque l’industrie laisse un héritage
C’est en mai 1902 que la Compagnie des Moulins du Nord devient propriétaire de terrains en bordure de la rivière du Nord dans les environs de Sainte-Adèle. Le fondateur, Stanislas Jean-Baptiste Rolland, et président de la Compagnie de papier Rolland de Saint-Jérôme, y fait construire une seconde usine de pâte et papier. Son fils Jean gèrera cet emplacement qu’il a nommé Mont-Rolland. Les travaux débutent le mois suivant l’acquisition sous la supervision de l’ingénieur Honoré Matte, possiblement le premier francophone au Québec à avoir conçu les plans d’une usine de pâte et papier. Au bâtiment principal en briques rouges se greffent des structures connexes composant l’ensemble du complexe industriel. Les travaux avancent rapidement et la première feuille de papier est produite le 31 juillet 1904.
Pour bénéficier de la force hydraulique, un barrage de béton est construit en amont de l’usine. Celui-ci comporte un mécanisme de contrôle du niveau de la rivière et une prise d’eau à laquelle une conduite, d’une longueur de 503 mètres, amène l’eau jusqu’à quatre turbines. Certaines fournissent de l’énergie motrice selon le vieux système de poulies courroie et d’autres de l’électricité.
En 1912, l’établissement original double de taille afin d’installer une nouvelle machine permettant la production d’un papier fin à base de fibres de bois. À partir de 1928, la production de l’usine de Mont-Rolland triple en importance par rapport à celle de Saint-Jérôme grâce à la popularité des papiers connus comme le
Mount Royal Bond et le Rockland Bond composés entièrement de pâte de bisulfite. Toutefois, le ralentissement économique de la fin des années 1980 sera difficile et, une dizaine d’années plus tard, on procède à la fermeture de l’usine de Mont-Rolland où travaillent plus d’une centaine de personnes.
Le CP et La Rolland
En 1906, un accord est conclu entre le Canadien Pacifique et la Compagnie des Moulins du Nord afin qu’un tronçon de voie ferrée soit aménagé entre la gare de Sainte-Adèle et l’usine pour faciliter le transfert des marchandises. Ainsi, les wagons destinés à l’usine sont laissés sur l’une des voies devant la gare en attente d’une locomotive qui les poussait jusqu’à La Rolland pour le déchargement et le chargement. À cause de la dénivellation importante du terrain, le bâtiment de réception ferroviaire est relié au complexe industriel par un funiculaire. Cette entente avec le CP sera bénéfique pour l’entreprise, car ce moyen de transport permet un accroissement des livraisons de marchandises et une augmentation de la correspondance commerciale.
Les débuts du ski
À l’origine, le terme « ski » fait référence au ski nordique qui regroupe plusieurs disciplines d’inspiration scandinave. Il s’agit d’un sport de glisse dont l’équipement s’apparente davantage à celui du ski de fond qu’à celui du ski alpin. C’était un moyen efficace pour atteindre des lieux peu accessibles par d’autres modes de transport. Au cours des années 1920, le Norvégien Hermann Smith-Johannsen, dit « Jackrabbit », vient s’établir dans les Laurentides. Il trace la Maple Leaf, première piste de ski de randonnée de la région, reliant Sainte-Agathe-des-Monts à Shawbridge.
Par la suite, ce tracé rejoint le village de Mont-Tremblant en suivant la voie ferrée du P’tit train du Nord.
En passant… La radio et le CN
On doit le premier réseau national de radio en Amérique du Nord à la compagnie de chemins de fer Canadien National. Opérationnelle entre 1923 et 1932, la Canadian National Radio diffuse alors des émissions variées au contenu éducatif, de la musique classique et même les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Cette chaîne est accessible aux passagers des trains du CN, mais également aux foyers captant le signal des stations. Ce réseau servira d’assise à la création de la Commission canadienne de radiodiffusion qui deviendra la Société Radio-Canada.
