Rivière-Rouge
Il y a 400 ans …
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Une légende raconte qu’un groupe de chasseurs avec leurs femmes et leurs enfants, en tout vingt canots, seraient tombés dans une embuscade tendue par les guerriers iroquois sur les rives du Petit lac Nominingue.
De la préhistoire à l’histoire
Au cours de la dernière période glaciaire, il y a 60 000 ans, le territoire de la municipalité régionale de comté d’Antoine-Labelle était complètement recouvert par une épaisse couche de glace de plusieurs centaines de mètres. La fonte de la calotte glaciaire s’amorce il y a 18 000 ans dégageant ainsi le territoire, et façonnant le paysage. La flore et la vie animale apparaissent il y a environ 9 500 ans. Des travaux d’archéologie menés sur le territoire de la MRC ont révélé qu’il y a environ 4 000 ans, un peuple amérindien y vivait en permanence. Plus d’une centaine de sites archéologiques ont été découverts et ont permis d’amasser d’importantes collections d’artefacts. Le premier peuple d’amérindiens, les Bouclériens, occupaient le territoire de l’Outaouais et des Laurentides. Plusieurs ont émis l’hypothèse qu’ils seraient les ancêtres des Algonquins. Le mode de vie des Bouclériens était similaire à celui des Amérindiens présents dans la région à l’arrivée des Français au XVIe siècle. Nomades, ils vivaient de chasse et de pêche. Des rivières comme la Lièvre, la Gatineau et la Rouge leur permettaient d’accéder plus facilement à leur territoire de chasse.
La petite nation
Les Algonquins, qui contrôlaient au XVIe siècle la grande région de l’Outaouais et des Laurentides, se divisaient en plusieurs groupes. Les Weskarinis, surnommés par les Français, « la Petite-Nation » étaient l’un de ces groupes. Ils avaient leur port d’attache à l’embouchure de la rivière Petite-Nation près de la rivière des Outaouais. Celle-ci, considérée comme la voie royale de la fourrure leur a permis d’établir des liens commerciaux privilégiés avec les Français. Mais, le commerce des fourrures prendra de telles proportions que des rivalités entre les différentes tribus amérindiennes tourneront à la guerre.
Entre 1640 et 1670, les Iroquois livreront une guerre sans merci au peuple algonquin afin de dominer entièrement l’Outaouais et les Laurentides. Une légende raconte qu’un groupe de chasseurs avec leurs femmes et leurs enfants, en tout vingt canots, seraient tombés dans une embuscade tendue par les guerriers iroquois sur les rives du Petit lac Nominingue. Tous auraient péri, sauf deux ou trois qui auraient réussi à s’échapper à travers bois.
Les conflits entre les deux tribus et les maladies épidémiques apportées par les Européens auront un effet dévastateur sur la nation algonquine. De quelques milliers qu’ils étaient au XVIe siècle, il ne reste plus que quelques familles dispersées sur les rives de la Rouge, à l’arrivée des premiers colons vers 1875. À mesure que les compagnies forestières pénètrent sur le territoire, les autochtones sont refoulés au nord. Certains rejoindront les réserves d’Oka et de Maniwaki, d’autres essaieront tant bien que mal, de s’intégrer aux groupes de colons qui commencent à s’établir dans la région. Quelques toponymes comme Macaza, Kiamika, Windigo, Wabassee, Mitchinamécus et d’autres, comme Lac-Saguay (Sagwa), Lac-Nominingue (Onamani Sakaigan), ainsi que les différents sites archéologiques nous rappellent la présence des Algonquins et de leurs ancêtres dans les vallées de la Lièvre et de la Rouge.
