Lac-Saguay
L'érablière
46.47822, -75.11763
Diverses croyances entouraient le « temps des sucres ». L’eau d’érable sera peu abondante ou peu sucrée s’il n’y a pas beaucoup de neige pendant l’hiver ou si le cormier donne peu de fruits.
Le territoire de la MRC d’Antoine-Labelle est une pénéplaine au relief vallonné que l’on appelle le Plateau laurentien. D’étroites vallées orientées nord-sud découpent le paysage. La forêt du territoire est dominée par l’érablière à bouleau jaune. L’érable à sucre, accompagné du bouleau jaune (merisier), forment la majorité des feuillus. Le sapin, l’épinette blanche, le thuya et le mélèze complètent la liste des essences que l’on retrouve dans la région.
Dans l’est du Canada, les érablières commerciales sont constituées d’érables à sucre, d’érables rouges ou d’érables argentés. Dans la région, les érables entaillés sont en totalité des érables à sucre. Au milieu des années 1990, l’âge moyen des peuplements d’érables se situait autour de 75 ans.
Le temps des sucres
Au début de la colonisation, les techniques d’entaillage, de collecte et d’évaporation de l’eau d’érable étaient bien différentes de celles qui sont en vigueur aujourd’hui. L’ancêtre du chalumeau, la goutterelle, consistait en une petite planchette concave d’environ 25 cm dont l’une des extrémités était insérée dans une entaille faite d’un coup de hache. Des « cassots » d’écorces déposés au pied de l’arbre et par la suite des seaux en bois servaient à recueillir l’eau d’érable.
Les hommes « couraient » les érables au moyen de raquettes. L’étape de l’évaporation se faisait à l’extérieur, à l’aide d’un feu de bois au-dessus duquel était suspendu un chaudron de fonte. Vers 1910, les « bouilleuses », à l’origine de nos évaporateurs modernes, font leur apparition. À cette époque, la couenne de lard salé et le rameau de sapin empêchaient le débordement du sirop. Une livre de sucre d’érable coûtait entre 0,05 $ et 0,07 $. Diverses croyances entouraient le « temps des sucres ». L’eau d’érable sera peu abondante ou peu sucrée s’il n’y a pas beaucoup de neige pendant l’hiver ou si le cormier donne peu de fruits. Les premiers cris de la corneille annonçaient l’arrivée du temps des sucres et ceux des outardes, la fin de cette période. Le gel nocturne, la neige au pied des érables le matin et la bordée de neige étaient des signes avertisseurs de la coulée.
L’acériculture
Aujourd’hui les techniques acéricoles ont beaucoup évolué. La plupart des érablières sont munies d’un système de collecte de l’eau d’érable par tubulure. Annuellement, dans la MRC d’Antoine-Labelle, plus d’une quarantaine d’acériculteurs, sont enregistrés au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.
Le nombre d’érables entaillés s’élève à près de 400 000. Il faut ajouter à ces statistiques, un nombre au moins équivalent de petits producteurs qui ne figurent pas sur la liste du ministère. Les producteurs enregistrés possèdent en moyenne 9 000 entailles. L’entaillage, la collecte de l’eau d’érable, l’évaporation, la filtration, la mise en contenants sont soigneusement effectués afin d’offrir un maximum de qualité. La fabrication, le classement et la vente des produits de l’érable sont soumis à une réglementation très stricte.
