Zotique Renaud arrive à Val-Barrette en 1930. Depuis 19 ans, il demeurait à Mont-Laurier. Il possédait un magasin général et la Tannerie coopérative du Nord où les éleveurs pouvaient écouler les peaux d’animaux. Il était actionnaire de la Laurentian Water and Power, société mise sur pied pour aider au financement d’une usine hydroélectrique sur le Rapide-de-l’Orignal à Mont-Laurier.

Un barrage et une manufacture

Homme d’affaires, Renaud construit dès son arrivée un magasin général. De plus, il achète de Arthur Ouellette un moulin à scie. Le barrage en bois, construit en 1908 a d’abord été utilisé pour le moulin à scie. Par la suite, il a servi à l’opération d’une manufacture de laine. On y faisait le tissage de l’étoffe du pays, une laine tissée serrée et très épaisse que l’on transformait en couvertures et en pantalons. Pendant la deuxième guerre mondiale, l’étoffe était expédiée à Montréal pour la confection de vêtements pour l’armée canadienne. À cette époque, une couverture se vendait entre 3,00 $ ou 4,00 $. Une fileuse gagnait entre 0,70 $ et 0,75 $ par jour. La manufacture employait une quarantaine de personnes. Le même bâtiment abritait une tannerie où l’on transformait les peaux de vaches et de veaux et une petite entreprise où l’on fabriquait des manches à balais et des barreaux de chaises. Une peau tannée se vendait entre 3,00 $ et 3,50 $. En 1930, la manufacture, le moulin à scie, le barrage et quelques maisons forment un centre d’activités important pour le village de Val-Barrette. En 1948, un feu ravage la manufacture. En 1950, le barrage Reno est vendu à un groupe de Barrettois qui le démolissent. Un an plus tard, un nouveau barrage en béton est construit. En 1971, il devient la propriété du gouvernement provincial. Situé sur la rivière Kiamika, à l’embouchure du lac des Écorces, le barrage Reno sert à régulariser le débit d’eau nécessaire au fonctionnement de la pisciculture.