Saint-Faustin-Lac-Carré
Enfin le train!
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La venue des « gros chars » met fin à l’isolement extrême dans lequel la région était recluse depuis es premiers défrichements, au début des années 1870.
Enfin le train!
Dans l’histoire de Saint-Faustin-Lac-Carré, peu d’événements ont eu autant de répercussions que celui qui s’est produit ici même, au milieu du mois de novembre 1892. Cet automne-là, les colons du canton de Wolfe ont enfin vu pour la première fois surgir un train à vapeur, roulant avec fracas sur les rails fraîchement posés de la Compagnie de chemin de fer Montréal & Occidental. La venue des « gros chars » met fin à l’isolement extrême dans lequel la région était recluse depuis les premiers défrichements, au début des années 1870. Saint-Faustin avait d’abord été relié à Sainte-Agathe, le village le plus proche, par le terrible chemin de la « Repousse ». Le nouveau chemin qui lui avait succédé en 1885 évitait les côtes effrayantes du tracé initial, mais faute d’entretien et de réparation, il demeurait impraticable au printemps et à l’automne, et fermé l’hiver durant. Seuls au milieu de leurs champs rocheux fermés par la lisière du bois, les habitants des Pays-d’en-Haut ne pouvaient compter que sur eux-mêmes pour survivre.
Désormais, hiver comme été, les colons et les marchands de Saint-Faustin pourront se ravitailler à Saint-Jérôme, leur capitale régionale. Grâce au train, les habitants pourront aussi expédier et recevoir régulièrement leur courrier, au lieu d’attendre l’improbable diligence qui porte si mal son nom. Et ils auront enfin accès à Montréal pour leurs affaires personnelles, ou pourront y vendre leurs produits. Dans le cas de Saint-Faustin et de Lac-Carré, ce produit d’exportation sera essentiellement le bois de chauffage, destiné à la population de Montréal, ainsi que le bois de construction.
Les convois du Canadien Pacifique, qui ont succédé à ceux du Montréal & Occidental, amèneront aussi dans le canton de Wolfe ses premiers visiteurs estivaux, touristes ou villégiateurs venus de la grande ville afin de goûter l’air frais des montagnes et de s’adonner à la pêche à la truite dans le lac Carré ou aux environs.
